31 août 2014

Lundi 31 août 1914

Louis Pergaud écrit à son épouse :



   "Je viens de recevoir ton premier colis : la petite boîte avec tout ce qu'elle contient, en bon état ; l'autre suivra bien certainement ; si tu peux, de temps à autre, m'adresser un petit envoi, cela me fera le plus vif plaisir, car ici il est impossible de sortir, et, d'ailleurs le pourrait-on, que ce serait la même chose, car les épiciers et autres marchands de comestibles n'ont plus rien ...
   ... Ne sois pas triste, ma chère petite, nous ne sommes pas malheureux ici et j'espère bien te revoir. Si la séparation est un peu plus longue qu'on ne l'avait pensé tout d'abord, tant pis ; l'essentiel avant tout est de sauver la France, et personne, j'en suis sûr, ne faillira à son devoir. Chaque jour qu'on gagne accentue la gêne ennemie : encore un peu et il faudra bien, devant la menace russe, qu'ils reculent en Belgique. Ce sera pour eux le commencement de la fin. Espérons en ce jour, de toute la force de nos coeurs."