15 août 2014

15 août 1914

La veille,  Louis Pergaud écrivait à son épouse :
   "Je crois que cela va bien et nous attendons sans appréhension aucune le moment d'entrer dans la danse.
...
    Dernière heure : nous sommes désignés tous, sauf les invalides, pour quitter Jardinfontaine. D'un jour à l'autre nous nous attendons à avancer ainsi que je te l'ai dit plus haut."


Jardinfontaine, 14 août 1014



Le 15 août il écrit à la même :
   " ... Je suis dans une caserne à l'heure actuelle, bien couché, bien nourri. J'occupe avec deux camarades une petite chambre tout à fait agréable avec vue superbe sur les champs ; des couchers de soleil magnifiques nous sont offerts gratuitement et nous avons également le défilé des troupes sur les routes voisines pour égayer nos yeux quand nous sommes chez nous. Malheureusement, nous n'y sommes pas pour toujours et cette nuit j'ai été réveillé à 2 heures du matin pour conduire une corvée à 8 kilomètres d'ici, à Chevert.
   Nous rentrons pour la soupe que l'on mange de bon appétit, comme tu peux le penser, d'autant que l'ordinaire ne se réduit plus au riz et aux haricots et nous avons des pommes de terre, des carottes et des choux.
   Nous buvons du vin et je gagne par jour 0 fr. 72, tous frais de nourriture déduits. 
Mince de  journées !
   Je  me suis acheté divers accessoires de toilette ou autre objets utiles : une paire d'espadrilles pour me délasser les pieds, des lunettes noires pour les marches sur les routes poussiéreuses, une cravate toute faite, etc.
   La vie, somme toute, n'est pas pénible ; elle est même des plus confortables ..."

Samedi 15 août 1914






C'est aussi aujourd'hui la Commémoration du Débarquement en Provence lors de la deuxième guerre mondiale