20 août 2014

Jeudi 20 août 1914

Louis Pergaud écrit à son épouse :



   " Rien d'autre dans notre situation actuelle. Nous sommes toujours à Verdun, et si cela continue, il est à prévoir que nous serons plus exposés à la dysenterie et aux microbes qu'aux balles allemandes.
T'avouerai-je que cela m'ennuie un peu. Rien n'est plus énervant que l'existence que nous menons : toujours prêts à partir et toujours rester. Je sais bien que tu seras contente de me savoir ici, en sureté, derrière la large et puissante ceinture de forts qui nous protège. Tout de même, secrètement, ce n'est pas ce que nous avions rêvé, mes camarades et moi. Nous comptions être des premiers à la frontière. Je commence à penser que si nous avançons en Allemagne, comme bien j'espère, ce ne sera pas comme troupes d'occupation, et que le gros de la besogne aura été accompli par les gars de l'active et les premières troupes de la réserve. Rassure-toi donc, ma chérie, tu as de fortes chances de me revoir en bon état surtout si cela persiste ..."