29 nov. 2011

Voillans sous la Révolution 9 (Simon Chapuis - suite)

Suite de nos articles sur la Révolution Française à Voillans.
Voici l'extrait du Bulletin Paroissial de septembre 1953 qui traite toujours de l'Abbé Chapuis.

Septembre1953

   Simon Chapuis continua à exercer alors son pieux ministère dans le secret. Il fut aidé en cela par plusieurs prêtres qui ayant trop à souffrir dans leur exil en Suisse commençaient à rentrer en France, au risque de leur vie. Le 27 février 1795, l'agent national de Branne mandé devant le comité révolutionnaire de Baume déclara qu'il avait entendu dire que pendant la durée d'une maladie épidémique qui régnait à Voillans, plusieurs prêtres déportés avaient rôdé dans cette commune et s'étaient dirigés du côté de la plaine.

   Voillans fut toujours mal noté sous ce rapport par le gouvernement révolutionnaire, et en réponse à une circulaire du procureur général en date du 23 avril 1795, le district de Baume signala la commune de Voillans comme ayant conservé ou rappelé des prêtres constitutionnels. C'était sans doute une allusion à la présence continuelle de Simon Chapuis. Le district ajoutait que le culte était exercé dans des maisons privées, dans des granges écartées, dans les bois et pendant la nuit, et que le peuple était entièrement en faveur de la liberté des cultes et leur libre exercice dans les temples.

   A cette date la tourmente de la Révolution n'était point entièrement passée, mais le calme semblait se rétablir. Confiant dans l'avenir, poussé sans doute par la grâce de Dieu et les conseils de ses confrères qui nombreux rentraient de l'exil en prenant cependant maintes précautions, Simon Chapuis rentra dans le sein de l'Eglise en rétractant son serment schismatique le premier septembre 1795.

   Malgré ce calme apparent et cet apaisement, les lois de déportation restaient toujours en vigueur, surtout contre ceux qui s'étaient rétractés. En se rétractant, l'Abbé Chapuis tombait sous la loi du 24 octobre 1793, et qui ne laissait aucun doute sur son sort si on venait à l"appliquer, c'était la déportation à la Guyane ou l'échafaud.

   Le Comité de sûreté générale, par son arrêté du 4 septembre 1795 contre les prêtres, ralluma à la fois le zèle des patriotes révolutionnaires pour leur faire la chasse et celui des catholiques pour les défendre. C'est alors que se passa au Valdahon un incident où les parents de Simon Chapuis eurent une part glorieuse. La brigade de gendarmerie du Valdahon, le 2 octobre, arrêtait un prêtre rentré. C'était l'Abbé Huot, originaire de Vercel, et ci-devant curé de Chalezeule, qui fut aussitôt conduit à la chambre d'arrêt. Il n'y était pas plutôt arrivé que plus de deux cents femmes, parmi lesquelles Jeanne Chapuis, Agathe Chapuis, Jeanne Labourey, femme Chapuis, Elisabeth Chapuis, Euphrasie Chapuis, Jeanne Claude Chapuis-Roulon et Berthe Chapuis vinrent avec menaces pour délivrer le prêtre arrêté. Elles dressèrent une échelle vers la fenêtre de la chambre où était détenu l'Abbé Huot, qui parvint à s'échapper pendant que les gendarmes, affolés, étaient occupés à disperser ces terribles assaillantes qui firent un grand tapage pendant toute la nuit et tirèrent même des coups de fusil, en tâchant de rencontrer quelques gendarmes.



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Tous les articles que nous avons déjà publiés sur ce sujet :

Introduction
(L'arbre de la Liberté)

  1. Jean-François Bernard
  2. Premiers retentissements
  3. Cahiers de doléances
  4. Premières attaques
  5. L'Abbé Boilley
  6. L'Abbé Chapuis
  7. L'Abbé Chapuis (suite)
  8. L'Abbé Chapuis (suite)


Ce soir suite et fin du Festival "Au Bonheur des Dames"


mardi 29 novembre à la Salle du 2° étage de la mairie
                                                          à Baume les Dames à 20 h 30
par la COMPAGNIE du VAL