17 sept. 2011

Libération (suite)

Voici le troisième volet des textes écrits par Gabriel Michel sur la libération.



Suite (Bulletin paroissial de décembre 1946 - janvier 1947)
Que devint Voillans durant ces terribles événements ? Il fut préservé, mais ses habitants ne furent pas exempts de peur. En effet, dès le mardi matin, quand on annonça que les colonnes allemandes en repli allaient passer par Voillans, pour éviter la route nationale de Baume-Clerval, qu'ils jugeaient trop dangereuse, beaucoup d'habitants, pris de peur, émigrèrent à la Grange-des-Noyes, aux Planchottes et au Canton*, emportant avec eux leurs  plus précieux biens. Il y en eut même qui se réfugièrent en pleine campagne, dans une baraque hâtivement aménagée. Pendant ce temps, Monsieur le Curé courait à Autechaux, à travers champs, pour enlever le Saint-Sacrement de l'Eglise et pour mettre les ornements et les vases  sacrés plus en sûreté dans les caves du château ; puis il revenait en hâte à Voillans préparer les affaires sacrées de l'église pour les faire transporter aux Planchottes par la dernière voiture qui y allait.
   En fait, il ne passa à Voillans que quelques soldats allemands lamentablement harassés, et, à cause de cela, inoffensifs. La première nuit, il ne resta au village que quelques hommes avec leur curé. Peu à peu, les jours suivants, on reprit confiance et on revint petit à petit dans les maisons.
   Du mercredi au samedi, l'air était déchiré par les départs des obus allemands à Autechaux, et des obus américains des côtes du Lomont et d' Hyèvre, et par les éclatements stridents de ces mêmes obus américains sur Autechaux.

* Le Canton = Le Canton Berçot se situait là où passe maintenant l'autoroute A 36 un peu avant la Grange Certier, entre Les Planchottes Lambert et la ferme des Glauderey près du  Bois de la Charme. Ces lieux dits feront l'objet de prochains messages sur le site.


Canton Berçot : ovale