4 mars 2021

Rénovation du toit de l'ancien presbytère

Un article a été publié en novembre 2012 sur l'ancien presbytère et l'église

Les actuels propriétaires de cette maison ont entrepris de restaurer sa toiture qui donnait d'évidents signes de vétusté. 

Côté Est : tuiles d'avant guerre


Côté Ouest : tuiles d'après guerre



Travaux en cours

Ils sont réalisés par l'excellente Entreprise Fabien Gaurois


C'est l'occasion de revenir sur l'histoire de ce bâtiment qui fait face à l'église.

Précisons tout d'abord la signification du mot "presbytère" : 

Le presbytère  « ordre ou sacerdoce des prêtres », d’où lieu de vie des prêtres est l’habitation du curé chez les catholiques ou du pasteur protestant. Il est également appelé maison curiale ou cure.

Il est propriété des paroisses ou des mairies.


Depuis la loi de séparation des Églises et de l’État de 1905, tous les presbytères construits avant cette date ont été confisqués par l’État et sont à la charge des communes tant qu’un ou plusieurs prêtres en ont l’usage. Les paroisses payent les charges de fonctionnement et l’entretien courant mais ne financent pas les travaux de restauration qui incombent aux mairies.

C'était le cas à Voillans.  


La partie la plus ancienne de ce bâtiment date du XVII ème siècle. (A gauche sur la photo de 1981)


Il n'en reste plus que quelques pans de mur.

Le bâtiment fut agrandi au XIX ème siècle.

Le presbytère précédant avait été détruit et incendié en 1636 par les "Suédois" de Bernard de Saxe-Weimar, on disait les "Schwed" en patois. 

Il n'était pas situé au même endroit : il se trouvait au Prélot entre la Rue Chabrol et la Rue du Prélot.  

Le village avait été brûlé pratiquement dans son entier.

La liste des prêtres qui l'ont habité a été publiée en janvier 2011 sur ce site.

En 1906 l'un des curés, l'abbé Drouot, qui était aussi photographe, nous a laissé de nombreuses vues de village dont celle-ci du clocher comtois et du presbytère.


On remarquera la lucarne, appelée aussi "chien assis" qui a changé de côté depuis.


Mais pourquoi une si grande maison pour deux personnes : le curé et sa bonne ? 
Les raisons principales étaient les suivantes : il fallait donc loger un prêtre avec son bureau et sa chambre, éventuellement un vicaire et loger une bonne. Et puis il fallait une cuisine, une salle à manger pour recevoir, et à la campagne une écurie/étable pour un cheval (visites du curé à ses ouailles éloignées) et une vache, une grange à foin, une salle de catéchisme et une chambre pour recevoir l'évêque et son secrétaire qui se déplaçaient pour plusieurs jours. 
La cuisine donnait côté ouest où l'on aperçoit sa petite fenêtre juste dans l'angle au rez de chaussée : il n'y faisait pas très chaud ! 

Une extension  de la grange fut réalisée au début du XX ème siècle pour permettre d'y donner des spectacles notamment La Crèche Comtoise, cette pièce populaire de 1792 en patois.

Les plus anciens habitants s'en souviennent avec émotion. 
Les anciennes "toilettes" extérieures communiquaient quand même avec la cuisine. Elles étaient accolées à la partie la plus ancienne du bâtiment. 


Cet article sera suivi d'autres éléments historiques et de quelques anecdotes !