8 sept. 2014

Mardi 8 septembre 1914

Louis Pergaud écrit à son épouse :

   "Le courrier de Paris se fait de plus en plus rare, et aujourd'hui encore, personne n'a rien reçu ; je veux croire que si rien n'arrive, du moins quelques lettres partent et que tu seras parmi celles qui recevront quelque chose. Tous les jours, je t'ai par carte postale envoyé un mot ; aujourd'hui encore, c'est la réédition des précédentes. Toujours au même endroit et bien portant et plein d'espoir et de confiance ...
   ... Il fait un admirable temps d'automne : " Ah ! que ne suis-je assis à l'ombre des forêts", comme dirait à peu près ce vieux Racine et je pense avec un peu de mélancolie à la Comté, au bon papa Duboz, à Marie *, à tous les nôtres qui sont partis comme moi, et je pense surtout à ma bien chère petite femme que je supplie d'être forte et de ne pas se tourmenter à mon sujet.


* Beau-père et belle-soeur de Pergaud.