26 déc. 2011

Voillans sous la Révolution 11 (Guillaume Bonney - suite)

Voici la suite du texte sur Guillaume Bonney, enfant du village sous la Révolution. Message Précédent



Mars 1954

     Pendant que les gendarmes s'emparaient de l'Abbé Bonney et du Père Cassard, sachant que, conformément à leurs habitudes, les représentants de la Force Publique regagneraient Baume en reprenant la route de Vauban ou des Intendants, hommes et femmes de Voillans armés de différents outils agricoles, de râteaux et de gourdins, prennent les devants par les Combottes et attendent au-dessus des communaux de la Plaine Fin les gendarmes qui sont accueillis à coups de bâtons et par une grêle de pierres et fustigés d'importance. Profitant du désarroi et de la surprise de ses gardiens, l'abbé Bonney eut la bonne fortune de pouvoir s'échapper, se cacha immédiatement dans le Bois des Combottes, revint à Voillans et probablement de là regagna la montagne ou un autre refuge.
     Pendant ce temps, Simon Chapuis vivait sans être inquiété. La famille de son beau-frère Guillaume était intime avec celle du lieutenant Joseph Amiot commandant le détachement de gendarmerie de Baume. Ce dernier venait même dîner ici avec l'abbé Chapuis chez sa soeur. C'est ce que nous apprend cette curieuse dénonciation : Le 24 avril 1797, un ancien gendarme, Eloi Pérignon, dénonça au ministre de la justice son ancien chef Joseph Amiot, lieutenant à Baume et l'accusa entre autres choses 'd'avoir mené deux gendarmes dîner avec Chapuis prêtre réfractaire, chez le citoyen Guillaume à Voillans", dénonciation qui du reste n'eut aucune suite.
     La situation de Chapuis et de tous les prêtres fidèles devint de plus en plus critique et le sang allait encore couler comme aux plus mauvais jours de 1793. Après le Coup d'Etat du 18 fructidore (4 septembre 1797) toutes les mesures prises jadis contre le clergé étaient rétablies et aggravées.
     Tous les individus inscrits sur la liste des émigrés et non rayés définitivement étaient tenus de sortir du territoire de la république dans les quinze jours qui suivraient la publication de la loi. Passé ce délai, ils devaient être arrêtés, traduits devant une commission militaire, jugés et exécutés dans les vingt-quatre heures.

Tous les articles précédents sur ce sujet :


La Révolution Française (introduction) 
L'arbre de la Liberté

  1. Jean-François Bernard
  2. Premiers retentissements
  3. Cahiers de doléances
  4. Premières attaques
  5. L'Abbé Boilley
  6. L'Abbé Chapuis
  7. L'Abbé Chapuis (suite)
  8. L'Abbé Chapuis (suite)
  9. L'Abbé Chapuis (suite)
  10. Guillaume Bonney