16 mars 2011

Les mines en 1920

Nous avons présenté hier un nouveau texte relatif aux mines de Voillans.
Voici aujourd'hui un extrait de carte qui date du début du XXème siècle (vers 1920  environ)
On y voit très nettement la localisation des mines à cette date (ovale en gris),
au Sud-Ouest du village, en partie sur l'actuel tracé de l'autoroute A 36 qui a dû  faire disparaitre une partie des traces.
Soit entre la route qui arrive d'Autechaux et le bois du Fays.
Collection Martine Sandrat

Mais on sait que les villageois ont creusé partout et notamment au coeur du village.


Les mines en Franche-Comté.
Si à Voillans des mines ont été exploitées depuis très longtemps, peut être même au temps des Romains, ce n'est pas une particularité du village car notre région était riche en mines de fer notamment à l'époque moderne.

La Franche-Comté se situait à la veille de la Révolution, au second rang dans le Royaume pour la production du fer. Le bilan envoyé par l'Intendant du Royaume au Bureau du Commerce en mai 1789 comprenait 52 fourneaux, 43 forges, 79 martinets, 3 fileries, 8 tireries. En 1825, la Haute-Saône et le Nord du Doubs étaient, avec la haute-Marne, au premier rang des départements français pour la production métallurgique. (Notre article d'hier présentait une délibération du Conseil Municipal en 1827)
A l'époque médiévale, les concessionnaires de mines furent très souvent les monastères. Leurs chartes font mentions d'anciennes exploitations minières et de forges.
Autour des abbayes de Bellevaux, Theuley, La Charité, Cherlieu, Marast se concentrait la plus grande partie de l'activité métallurgique.
Le plus ancien document, qui date du XIIIe siècle, concerne une donation en 1265, faite par Jean de la Roche à l'abbaye de Bellevaux, des dîmes de Cendrey et de celles de la grange de la Tour-de-Scey, avec l'autorisation d'exploiter des mines de fer dans toute l'étendue de ces terres.
Au XVIe siècle, on exploitait le minerai de fer dans les forêts autour de la ville de Montbéliard, à Chagey et au Mont-Vaudois, ainsi qu'à Héricourt, Trémoins, Etobon, Belverne et Magny-d'Anigon, comme en font foi les comptes de la seigneurie d'Héricourt, de 1580.
La conquête française eut pour résultat de stimuler l'industrie métallurgique comtoise et de multiplier mines et minières. Louis XIV ordonna ainsi aux seigneurs qui possédait du minerai de fer sur le territoire de leur seigneurie, d'édifier des fourneaux. (Un lieu-dit à Voillans évoque cette remarque)
En règle générale, les seigneurs confiaient à d'autres le soin de diriger leurs établissements.
Près d'un siècle plus tard, la richesse minérale de la Comté était connue dans le Royaume : "Les mines de fer sont si communes dans la province que l'on peut regarder son sol comme tout ferrugineux. L'on compterait plus aisément les lieux où il n'y en a pas que ceux où l'on en  trouve." (Père Tiburce 1775)
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Cadre géologique
Séparant les marnes du Lias des calcaires du Jurassique moyen, une couche de minerai de fer oolithique d'âge aalénien (âge : 175 millions d'années) se développe entre la vallée de Doubs, où des mines furent exploitées à Deluz, Laissey, Roulans et celle de l'Ognon. C'est à ce vaste gîte stratiforme que se rattachent les mines de Battenans-les-Mines, Rougemontot et Rognon, qui font partie des sites ayant approvisionné Montagney.

Extraits d'un ouvrage très documenté :
MINERIA HELVETICA Société Suisse d'Histoire des Mines
La Forge de Montagney - Franche Comté (20b/2000).




La visite de la Forge de Montagney est passionnante.
C'est à 22 kilomètres de Voillans près de Rougemont (Une demi-heure).
N.B. le minerai exploité à Voillans n'était pas envoyé à Montagney, mais à Fallon et ensuite à Clerval.