23 août 2010

La Chenevière

Le village est traversé par un ruisseau ordinairement appelé "la Chenevière"
Celui-ci a la particularité de prendre sa source à l'entrée ouest du village et de s'y engouffrer à l'est.

Ce petit cours d'eau est curieux.
En fait il a pour origine une source qui prend naissance à proximité d'Autechaux (village voisin) et qui disparait presque immédiatement dans un entonnoir...
800 m sous terre et le voilà qui rejaillit dans notre commune.
Il traverse entièrement le village, trois vieux ponts l'enjambent puis, arrivé aux dernières maisons, il se précipite dans un creux de 27 m de profondeur. Jadis les roues superposées du moulin seigneurial étaient actionnées par les eaux de ce ruisseau.

Par gros temps l'étang réservoir du moulin, aujourd'hui désaffecté, récupère un peu d'eau.



D'autres pertes avalent aujourd'hui par les eaux dans une prairie voisine également par gros temps.




Il disparaît ensuite en rivière souterraine. Sa résurgence est à Hyèvre-Paroisse, deux kilomètres plus loin à la Source Bleue. Les eaux sourdent d'une vasque ombragée, profonde de six mètres. Elles dévalent ensuite un canal artificiel pour sauter un seuil vertical formant une jolie cascade où était situé le moulin Chavanne. Enfin elles traversent le village pour se jeter finalement dans le Doubs.


Une coloration a été effectuée en 1982 par le Laboratoire de géologie structurale et appliquée, université de Franche-Comté.

La cascade du moulin Chavanne à Hyèvre-Paroisse


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Revenons sur son nom. "La chenevière" : est-ce le véritable nom de notre ruisseau ?
Nous en parlerons demain en présentant la Rue des Chenevières.















en savoir plus



Denis Guillaume apportait à Martin Schiffmann en 2004 pour son site, les précisions suivantes sur le cours d'eau qui traverse le village :
" En ce qui concerne le ruisseau, par exemple. Tu verras que la dénomination "Chenevière" n'est pas forcément correcte quoique reproduite partout. On lavait probablement le chanvre dans le ruisseau, d'où ce nom mais regarde ce que je t'envoie, je peux te donner mes sources. "


Entonnoirs où s'abîment les ruisseaux de la Douve et de la (Baie de Goux) ou plutôt Raie de Goux, La source de la Doye, à la partie inférieure du Bajocien, est la résurgence des eaux du bief-d'Antère ou d'en terre, ou ruisseau d'Autechaux. (montré par une expérience de coloration, le trajet de 1.5 km a été effectué en 22h30); elle reçoit aussi les pertes du ruisseau de l'ancien moulin de Voillans. 
La source voisine dite du Charmil, a, en partie au moins, une origine indépendante, car elle n'a pas été colorée lors de l'expérience du bief d'Antère. Pour améliorer son alimentation, la commune a étudié le captage d'un petit ruisselet souterrain, dans une combe Liasique recouverte de produits de décalcification (Combe derrière le Fahy). Ce ruisselet est jalonné par de petits effondrements. J'ai pu à l'aide d'une sonde portative, déterminer très exactement le parcours d'un petit cours d'eau souterrain circulant à la limite entre les marnes du Lias supérieur et les produits de décalcification de surface. Des fouilles exécutées aux points de sondage ont mis à nu le cours d'eau, des expériences de coloration ont démontrées sa continuité. Le cours d'eau se perd dans un entonnoir dans le Bajocien et ne va pas reparaître dans la vallée du ruisseau de Voillans. Ce ruisseau est alimenté en partie par le bief d'en terre. Nous avons trouvé un second apport venant du ruisseau de l'ancien moulin de Voillans et dont nous avons vérifié la communication à l'aide d'une expérience de coloration.) 


Le ruisseau de la Douve ou de la Doye, provenant de la source du même nom, se perd dans des entonnoirs dans le Bajocien; celui du Moulin , forme sous la roue du dit moulin, un petit gouffre de 18 mètres de profondeur; ces eaux ont pour résurgence la source du Moulin à Hyèvre-Paroisse. Le ruisseau de la Raie de Goux ou Roye de Goût, se perd dans un entonnoir qui, de même que les autres entonnoirs qui servaient de déversoir à l'étang aujourd'hui détruit, contribuent à contaminer la Doye. Le gouffre dit Creux d'alouette, n'est qu'une sorte de mare, dans les marnes Oxfordiennes.


Photo M. Sandrat décembre 2011 après la tempête