4 mai 2021

L'Amadouvier

C'est un champignon qui nous occupe aujourd'hui !


L'Amadouvier est d'apparence anodine mais trop coriace pour être consommé.

Son nom scientifique est Formes fomentarius.


Son chapeau, en forme de sabot de cheval, mesure de 10 à 50 cm de diamètre

Il est bossu au sommet, gravé de sillons concentriques formant entre eux des bourrelets plus amples au début, plus étroits avec l'âge.

Dans un premier temps légèrement veloutée, la surface devient glabre, brillante, par la formation d'une croûte dure de 1 à 2 MM d'épaisseur, blanc sale, brun foncé, gris plus ou moins sombre.



L'Amadouvier est quelquefois saprophyte vivant sur des arbres morts, mais il parasite souvent des feuilles vivantes.

On le rencontre généralement sur le platane, le bouleau, le peuplier, le chêne, l'aulne, le hêtre, les fruitiers etc...

Les tubes formant "l'hyménium" sont longs, de couleur brun-rouille et multistratifiés. 
Ils débouchent sur des pores fins (0,2 - 0,4 mm de diamètre) et arrondis, de couleur gris-clair puis brunâtre.
L'émission des spores se fait en avril-juin.

La chair immédiatement sous la croûte dure peut mesurer de 2 à 5 cm d'épaisseur.
De couleur brun ressemblant à du liège, excoriée en flocons de bourre, de consistance ouatinée et cotonneuse, cette catégorie de champignon est utilisée pour fabriquer l'amadou.

Au sommet du champignon, un noyau mycélien d'aspect marbré à la section assure le contact avec l'arbre. 

La présence de chapeaux  d'Amadouvier à la surface du tronc témoigne de l'envahissement généralisé du bois par le mycélium.
Le dépérissement, la mort et la chute de l'arbre ne mettent pas un terme au développement de l'amadouvier qui, devenu saprophyte, poursuit son œuvre jusqu'à la destruction totale du bois.




Histoire

L'Amadouvier  a pourtant été cueilli et utilisé dès les temps préhistoriques. nombreux usages à travers la préhistoire, l'histoire, l'histoire de la médecine, de la pharmacie et de l'odontologie, l'ethnologie.    

A l'époque préhistorique, les hommes allumaient le feu grâce à des étincelles produites par la percussion d'un morceau de bisulfure de fer marcassite ou pyrite contre une roche dure silex. Pour récupérer l'étincelle, il était nécessaire d'utiliser une substance capable de s'embraser facilement. 

L'amadou, chair de l'amadouvier, compte parmi les matières les plus efficaces dans ce domaine. 



Il est évoqué pour la première fois par Hippocrate au Vème siècle avant Jésus-Christ.

Au XIXème siècle, l'amadou fut employé sous forme de bande ou de compresse pour conserver la chaleur, en particulier pour les personnes atteintes de douleurs rhumatismales. On utilisait également des plaques d'amadou pour prévenir les ulcérations de certaines parties du corps dans le cas d'immobilisations de longue durée.

 Médecine

Outre son rôle dans la production du feu, l'amadouvier est utilisé depuis longtemps en médecine. 

Certains médecins ont même proposé son application pour soigner des brûlures. Cependant, c'est en tant qu'hémostatique que l'amadouvier fut le plus utilisé. 

Bien que toujours présent dans les officines, son emploi se limite alors au traitement des hémorragies légères.

Utilisation

La chair de l'amadouvier a la particularité de pouvoir être étirée et battue. Le tissu ainsi obtenu est extrêmement doux et ressemble à du daim ou à de la peau de chamois

Ce "tissu d'amadou" peut être utilisé comme matière première pour la fabrication de vêtements couvre-chefs (casquettes, bérets, bonnets), de tabliers, de protections de poitrine, de garnitures de manchettes  ou d'objets décoratifs

De nos jours, la fabrication d'objets et de vêtements en amadou perdure en Roumanie, en particulier dans un petit village de Transylvanie nommé Korond. Dans ce village, des sacs, des casquettes, des ceintures, des tapisseries, des nappes, des jouets, etc. sont encore entièrement réalisés en amadou. 

En Bohême on utilise l'Amadouvier comme vases pour y placer des fleurs

 


En savoir plus