29 juil. 2014

Voillans à la veille de la Grande Guerre


Qu'il semble paisible notre petit village à cette époque !

Joseph Champroy est Maire
Mademoiselle Alice Goudey est Institutrice.
Monsieur Marcel Péquignot est Instituteur.
Paul François Philippe Monnier est Curé.

Depuis septembre 1911, il n'y a plus qu'une école mixte, soit 33 élèves pour 140m3 de classe.


On vient à peine de terminer la réalisation d'un réservoir, d'une conduite d'eau et pose de bornes fontaines, alimentées par les sources de la Choire et du Charmey (1908). Il faudra attendre cependant 1965 pour que l'eau arrive directement sur les robinets !

Le village compte à peine 300 habitants.



La guerre est pourtant proche.

Après la déclaration de guerre de l'Empire austro-hongrois à la Serbie, le 28 juillet 1914, les démarches britanniques pour provoquer des négociations sont rejetées par l'Allemagne.
La dernière chance de paix réside dans la détermination des socialistes à faire jouer l' "internationalisme prolétarien" : opposition aux crédits militaires, soutien de la réduction de la durée du service militaire, dénonciation du risque de "guerre impérialiste", provoqué par la politique intransigeante de Poincaré.



... à Paris on s'inquiète de jour en jour !
Louis Pergaud écrit à Jules Duboz qui l'a hébergé à Landresse :

"Comme les évènements ne sont pas plus que ça rassurants et qu'il n'est pas impossible que nous ayons un conflit, ce qui ne serait pas autrement drôle, vous seriez bien gentils de m'expédier d'urgence en colis postal à domicile mes "croquenots" de chasse qui peuvent m'être nécessaires s'il fallait rejoindre mon poste en cas de mobilisation...
   Le père voudra bien au préalable les vérifier sur toutes les coutures et les ferrer partout solidement ...
... Je compte donc que vous confierez ce soir même à Gruet 1 le colis contenant mes souliers avec recommandation expresse de les faire partir d'urgence. 
Vous mettrez dans la caisse que Delphine  vous a envoyée dernièrement et vous pourrez parfaire le poids avec un kilo de beurre et du gruyère - que vous entourerez soigneusement de papier épais pour que le parfum des godillots ne déteigne pas trop sur leur arôme personnel.
... Dernière nouvelle : on parle d'un rappel de quatre classes pour commencer, mais ça ne change rien et on persiste à n'être pas trop pessimiste.
  J'espère en mes brodequins comme les Juifs en le Messie.
  Nous vous embrassons bien fort ...


Paris le 29 juillet 1914

1. Courrier de Vercel à Landresse
2. Fille de Joseph Duboz et épouse de Pergaud depuis quatre ans